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Journal des vols : février 2002 (I) |
Info
: Cliquez sur les images pour les agrandir et en découvrir d'autres
!
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14 février 2002 :
Marie-Galante, nous revoilà !
5h45 : Dur dur le réveil, même quand on sait que c'est
pour voler ! Petit coup d'oeil à la météo :
ça n'a pas l'air trop mauvais... Ce sera donc bien pour aujourd'hui
!
7h15 : Arrivée à l'aéroport, après
avoir finalement réussi à récupérer
mes 3 passagers. Avant de se jeter sur l'avion, une petite visite
de courtoisie chez Météo-France s'impose. Manque de
chance, le radar météo est en panne et je n'aurai
donc pas d'image des pluies sur le chemin et je dois me contenter
d'un zoom sur les masses nuageuses de la région (bon, c'est
pas mal quand même !). D'après le Monsieur Météo,
il fera beau aujourd'hui après quelques averses matinales...
Chouette !
7h30 : Nous sommes maintenant à la ZAG mais mes passagers
devront encore patienter : il me faut d'abord aller vérifier
que tout le nécessaire est bien dans l'avion, c'est bon !
C'est parti maintenant pour une petite visite au Bureau de Piste
afin d'y remplir les plans de vol (celui de l'aller et celui du
retour), côté Notam (Notice To AirMen = modifications
de dernière minute) c'est RAS.
Retour auprès de mes passagers, reste plus qu'à remplir
les "General Declaration" (Genedec pour les intimes) -
encore une affaire de douanes ! - en double exemplaire (il m'en
reste 2 pour l'arrivée + 2 pour le départ de Marie-Galante...fastoche
non ?) : sortez vos passeports s'il vous plaît ! Le douanier
nous souhaite bon voyage.
8h : Oh la la, on est en retard ! Pas une raison pour bâcler
la prévol : je monte même sur les ailes (c'est un Cessna
172) pour vérifier le niveau d'essence car il n'y a rien
de plus traître qu'une jauge de carburant ! C'est plein à
ras-bord : bidons pleins, coeur léger...
8h30 : "F-OC, autorisé alignement décollage
piste 09 vent ?/?" (m'en souviens plus !). Et c'est parti !
Vu la base des nuages, on n'ira pas plus haut que 1500 ft, d'autant
plus qu'on nous promet 25-30 kts plein travers au FL050, pas la
peine d'en rajouter ! Je prends d'office un cap plus élevé
de 15 degrés.
8h45 :
- "Travers côte nord Martinique, F-OC !"
- "F-OC, rappelez travers côte sud Dominique". Devant
nous : la mer, les nuages, la brume...mon prochain point de report
est estimé à 8h58. Petite pluie, rien de bien méchant...
A mi chemin, mon oeil habitué aperçoit déjà
le contour montagneux de l'île de la Dominique, preuve que
nous ne nous sommes pas égarés. J'en avise mon passager
qui donne l'impression d'avoir du mal à distinguer ces côtes.
Cela me rappelle mes débuts où mon instructrice me
disait : "Mais là devant regarde ! Tu ne la vois pas
?!" et moi 10 minutes plus tard "Ça y est ! Je
la vois !"...
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9h00 :
- "Travers côte sud Dominique, F-OC"
- "F-OC, poursuivez avec Melville Hall sur 118,9 puis le Raizet
Approche sur 121,3 à bientôt !" Inutile de les
appeler maintenant de toute façon, ils ne me recevront que
lorsque je serai à 3 minutes de leur station, comme d'habitude
!
9h09 :
- "Melville Hall from F-OGOC"
- "F-OC go ahead !"
- "A Cessna 172 from Martinique to Marie-Galante, 1500 ft,
will be abeam East your field at 13:13"
- "F-O_ __t _b_ _"
- "Can you say again please ?"
- "Rep__t ab_ f_"
...... "Will report abeam field F-OC". Les devinettes
en anglais vous aimez ?
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9h13 :
- "Abeam field F-OC"
- "Roger, blablabla with le Raizet Approach on 121 decimal 3"
- "121,3 F-OC, So long !"
A cette altitude et avec cette météo, l'approche
du Raizet n'est pas prête de me recevoir...mais c'est toujours
comme ça ! En attendant, un avion me passe par dessus pratiquement
en route opposée (à bonne hauteur quand même)
et je ne le vois qu'au dernier moment, mes passagers, eux, ne se
sont aperçu de rien.
9h20 : Ça se confirme, toujours pas de contact avec l'approche,
tant pis pour eux, on passe sur Marie-Galante Info, comme des grands
! Message d'intégration, on a déjà le terrain
en vue, nous sommes les seuls dans le circuit et invités à
rappeler en finale... Sportive cette finale ! Nous sommes chahutés
de tous les côtés, on passe de 75 à 60 noeuds
d'un seul coup : petit coup de gaz. Bon tout est paré, volets
20, on tient les 70 kts jusqu'au seuil puis 60 en très courte
car il vaut mieux se méfier du vent très "joueur".
Soudain, une énorme rafale nous fait dangereusement nous incliner
sur la droite, un vigoureux coup de manche à fond à
gauche n'est pas de trop ! |
Schdoink ! C'est la roue de droite qui vient de goûter au
revêtement de la piste... ce qui apparemment ne lui plaît
guère, car elle nous renvoie en l'air pour un second arrondi.
Celui-ci n'est pas beaucoup plus doux mais cette fois sans traître
rafale, je parviens tout de même à sauver la roulette
de nez ! :-) Enfin, le principal est là : posé, pas
cassé !
Sur le parking, un comité d'accueil nous attend : la douane
est au rendez-vous ! Ce n'est pas le cas de notre voiture de location
car j'ai oublié de reconfirmer avant le départ, cela
s'arrange très vite grâce à l'agent AFIS...
Décidément, ils sont super sympa les agents AFIS de
Marie-Galante !
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Ne manquez pas de visiter la page "Marie-Galante"
pour admirer les photos de cette île magnifique...
Exclusif ! Téléchargez la vidéo du vol :
Version
normale haute qualité (10,7 Mo, fichier Windows Media zippé)
Version raccourcie basse qualité (3,73 Mo, fichier Windows
Media zippé)

25 février 2002 : Merci Flight Simulator
!
Ben oui, il paraît que je dois dire merci à Flight
Simulator !
Aujourd'hui, séance de Vol Sans Visibilité (VSV pour
les intimes). Le VSV à quoi ça sert ? Sans faire un
cours d'aéromédecine, il faut savoir simplement que
la perte des références visuelles en avion (lorsque
l'on ne voit plus l'horizon - dans un nuage par exemple -) est bien
souvent fatale au pilote du dimanche qui perd rapidement le contrôle
de son appareil... De ce fait, il est interdit au pilote VFR (VFR
= Visual Flight Rules par opposition à IFR = Instrument Flight
Rules) de voler dans les nuages afin de ne pas perdre ces précieuses
références visuelles extérieures et de se retrouver
ainsi dans une situation délicate.
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Pour autant, il n'est pas interdit (il est même
conseillé !) de s'entraîner au VSV, les références
visuelles extérieures étant alors remplacées
par l'utilisation exclusive des instruments de bord. Cet entraînement
peut se révéler salvateur en cas de dégradation
météo imprévue par exemple...
Il existe plusieurs dispositifs plus ou moins adaptés à
la pratique de ce type de vol (casquettes spéciales, lunettes
aux verres partiellement obstrués etc...) mais rien ne remplace
un réel passage en conditions IMC (Instrument Meteorogical
Conditions) c'est-à-dire : au coeur des nuages ! |
Et c'est précisément ce qui
m'est arrivé aujourd'hui : 5000 pieds, le nez dans la couche
(nuageuse), et allez ! Volez jeunesse : virages à droite, à
gauche, en montée, suivi de caps, interception de radials.
Une quarantaine de minutes le nez dans le tableau de bord à
maintenir les paramètres et, de temps en temps, l'instructeur
qui me dit : "Regarde dehors !".
Je veux bien mais dehors, c'est tout gris : pas de haut, pas de bas,
pas de droite, pas de gauche, juste du gris ! Au fond de moi, je sais
que cette invitation à regarder à l'extérieur
n'est pas anodine, elle est destinée à me faire perdre
"mon équilibre", que je ne sache plus dans quelle
position se trouve l'avion... |
Mais on ne m'a pas à ce jeu là ! Vite,
circuit visuel : horizon artificiel, badin, altimètre, conservateur
de cap, tout est ok ! De ci, de là, un "trou d'air"
ou un passage pluvieux qui obligent à "tenir" l'avion
dans le bon sens mais l'oeil est rivé aux instruments et la
concentration maximale... Finalement, ça ressemble à
Flight Simulator : on ne voit rien dehors et il faut quand même
faire voler l'avion...grâce aux instruments. Je me rappelle
mes mouvements amples et désordonnés sur le joystick
lorsque je débutais au simulateur et je ne suis pas surpris
qu'un novice en la matière y perde rapidement son latin ! |
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Un seul mot d'ordre en VSV : ne croire que les instruments et faire
abstraction des sensations familières qui nous ont guidé
depuis nos premiers pas dans la vie, croyez-moi c'est parfois difficile...
D'ailleurs, on recommence la semaine prochaine !

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