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Journal des vols : février 2002 (II) |
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28 février 2002 : 3500 ft de plaisir...
Depuis le temps qu'on l'attendait, la saison sèche a commencé...
Cela fait quelques jours que c'est du grand ciel bleu avec quand
même quelques cumulus haut perchés pour rappeler que
la nature travaille. Aujourd'hui, pas de sable entre les orteils
car je dois adopter une allure de commandant de bord. Bien entendu,
je n'ai pas réservé d'avion, je ferai donc avec ce
que je trouve à l'école de pilotage. Mes tentatives
de recrutement de passagers restent vaines :
- "Oh, la semaine prochaine si tu veux, là j'ai du boulot..."
- "Euh...c'est dommage mais je dois passer récupérer
des papiers... pourquoi pas la semaine prochaine ?"
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Je ne leur en veux pas, ce ne sont que
des "pax" (= passagers) qui n'éprouvent pas l'irrépressible
envie de se retrouver dans un cockpit, surtout par CAVOK (appellation
aéronautique d'un grand ciel bleu !) . Et même si l'ATIS
ne veut pas l'avouer, c'est bien du CAVOK qui nous attend cette après-midi
!
J'ai le choix : Delta Sierra, le C150 qui m'a emmené dans mes
premiers ébats aériens ou Echo Yankee, PA38, fidèle
monture ayant survécu aux affres de mes solos aux atterrissages
"cow-boy" ? Ce sera Echo Yankee, vif et spacieux (comparé
au 150...). |
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J'annonce un vol secteur NE....euh correction,
NW ! Ça commence bien ! La radio c'est un peu comme pour les
chanteurs ou les comédiens, on a toujours le trac avant d'entrer
en scène, et parfois on en oublie son texte, pourtant répété
des dizaines de fois.
J'exécute la check-list avec la plus grande attention. Après
tout, Echo Yankee n'est plus mon partenaire régulier depuis
quelques mois et pourrait me réserver une mauvaise surprise
en cas d'oubli.
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Décollage dans l'immense promesse bleue qui
s'offre enfin à moi. En quelques minutes, je stabilise à
3500 ft. Pas la peine d'aller plus haut, il n'y a de toute façon
personne à cette altitude dans le coin. Plus bas, un commandant
de bord aux milliers d'heures de vol conduit habilement son 747 dans
l'alignement réglementaire mais aujourd'hui, le ciel est plus
grand et cela a l'air plus facile...
Le panorama qui s'étend devant moi est pour le coup, ce que
l'on ne peut qu'appeler un "cadeau du ciel" : derrière
les collines posées sagement sur les flots, s'égrènent
des îles aux noms évocateurs : Sainte-Lucie et même
Saint Vincent (pourtant distant de 70 NM). |
Je m'éloigne déjà
de l'aéroport et de son ballet "commercial" pour
me concentrer sur ma rencontre avec les montagnes du nord... La vue
est fantastique et l'on se sent en communion avec tant de beauté. |

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Encore quelques clichés avant d'entamer
le 360 qui me ramènera à mon point de départ.
2450 tours, 3500 ft, inclinaison 20° : tout va bien, on peut soigner
un peu la bille !
Le ciel est tellement limpide qu'on croirait pouvoir apercevoir les
côtes africaines, mais même si la Terre était plate,
les milliers de kilomètres qui nous en séparent ne nous
le permettrait pas ! |
C'est avec beaucoup de regrets que je réduis
les gaz pour afficher un vario négatif afin de rejoindre le
circuit. Au fond, dans la baie, un "Captain" de DC10 se
régale dans son approche à vue, j'en suis persuadé
! Après l'hélico, ce sera à mon tour de montrer
ce que je sais faire. Mon dernier virage est largement "overshooté",
et mon plan.... bon allez, on réduit encore, on va rattraper
tout ça ! Pleins volets, on surveille le badin qui réserve
toujours des surprises en courte. Ça y est, nous y sommes....et
ce sera un kiss (= atterrissage en douceur), comme pour me racheter
des mauvais traitements passés à ce docile Echo Yankee.
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Au croisement des taxiways, un Embraer me cède le passage, ce
n'était pas de la courtoisie, le contrôleur semblait lui
en vouloir un peu :-) Cette fois, on va essayer de ne pas rater la croix
: un vol parfait doit se terminer par un parking au poil !
Dans la chaleur tropicale, le moteur exulte ses derniers tours - mixture
étouffoir -
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